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L’enseignement supérieur doit investir dans l’égalité des chances

L’égalité des chances, source de diversité donc de richesse, est un investissement d’avenir pour l’enseignement supérieur. Plusieurs leviers sont actionnables.

L’ascenseur social est toujours en panne dans l’enseignement supérieur. Le constat est accablant, puisque des inégalités importantes persistent depuis de nombreuses années :

- 73% des enfants dont les parents sont diplômés de l’enseignement supérieur auront un diplôme de l’enseignement supérieur contre 17% des enfants de parents non diplômés.

- une très faible représentation des étudiants boursiers dans les formations qui symbolisent l’excellence.

Ces chiffres ne se sont pas améliorés au cours de la dernière décennie.


C’est pourquoi cette semaine je reviens sur le rapport rendu fin 2020 par les experts du comité stratégique « diversité sociale et territoriale dans l’enseignement supérieur ». Il souligne notamment un enjeu majeur au niveau des jurys : il faut les sensibiliser aux objectifs de l’égalité des chances et à veiller à la diversité au sein de ceux-ci.

Il comprend sept propositions pour favoriser la diversité des étudiants, que je trouve très intéressantes à mettre en œuvre, si ce n'est indispensables pour certaines :


1) Intégrer l’université dans la politique d’égalité des chances, au même titre que les grandes écoles et aux classes préparatoires ;


2) Prendre en compte toutes les diversités : de genre, sociale, ethnique, de territoire.


3) développer l’accompagnement, le tutorat et le mentorat dans le cadre d’une véritable politique publique, dont les associations peuvent être des opérateurs en articulation étroite avec les établissements d’enseignement et le corps professoral.


4) Utiliser les deux leviers permettant d’augmenter le pourcentage de boursiers là où ils sont significativement sous-représentés :

- Parcoursup ;

- mécanismes de bonification des boursiers.


5) Développer les accès différenciés aux formations sélectives - comme Sciences Po le fait depuis longtemps -, sans les assimiler à une discrimination positive mais à une façon de tenir compte de la diversité des parcours et de la variété des critères de sélection, à l’instar de ce que font beaucoup de pays, qui ont une vision moins uniformisée des concours.


6) Développer des cursus mixtes et des initiatives communes entre classes préparatoires, grandes écoles et universités, à l’instar des cycles pluridisciplinaires d’études supérieures.


7) Prévoir des financements adéquats : l’égalité des chances est par essence un investissement d’avenir, qu’il faut financer.


La diversité, loin d’une baisse de niveau, est une source de richesses et de performance.


Christine Calais


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